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Projet SEMBIO (2017-2020)
Les Savoirs Ecologiques Maraîchers dans la transition écologique et alimentaire (SEMBio) en Sud-Isère
Le contexte
Depuis quelques années, on assiste à un développement, sinon massif en tout cas significatif de fermes de petite taille cherchant à maximiser l’autonomie (faibles investissements, mécanisation limitée, recours minimal à des intrants et achats extérieurs…), mettant en œuvre des pratiques inspirées d’une perspective agro-écologique.
Ce phénomène concerne tout particulièrement les productions maraîchères, qui permettent de dégager un revenu acceptable sur des surfaces réduites.
C’est notamment le cas en Sud-Isère, où l’on constate une recrudescence des installations ces dernières années. On compte aujourd’hui une trentaine de maraîcher-e-s installé-e-s ou en cours d’installation en Trièves et en Matheysine.
Les points communs en sont la diversification des cultures, une mécanisation plus ou moins importante (mais globalement limitée), la recherche d’autonomie (limitation des intrants) et la commercialisation en circuits courts.
Les maraîchers ont développé et développent des savoirs et des savoir-faire propres à la culture de légumes en zone de moyenne montagne.
Objectifs de SEMBio et méthode de travail
L’ambition du projet SEMBIO est de révéler les savoirs mis en oeuvre par les maraîchers, dans ce qu’ils portent de valeurs écologiques, sociales et éthiques, afin de proposer des sources d’inspiration pour penser et améliorer la viabilité écologique et sociale de ces fermes et renforcer les réseaux qui les unissent aux consommateurs-citoyens.
Trois groupes de producteurs sont engagés dans cette démarche depuis 2017 : en Lorraine, dans le Luberon et en sud-Isère.
La méthode de travail proposée associe la technique de l’auto-confrontation (dans lequel la prise de vue vidéo joue un rôle central) et la mise en débat des résultats qui en sont issus entre maraîchers d’une part, entre maraîchers et consommateurs citoyens d’autre part.
Le maraîcher est filmé en train de faire une activité (préparation de sol, semis, désherbage…). Des extraits lui sont ensuite présentés (sur un écran d’ordinateur) et il est appelé à commenter ce qu’il voit : c’est à dire lui en train de faire… Cela lui permet d’expliciter tel ou tel choix (« pourquoi j’interviens à tel moment », "comment se comporte mon sol », « comment j’irrigue »…). Cette « auto-confrontation » est elle-même filmée.
Le résultat est la réalisation de petits films (maximum 15 minutes, souvent moins)
Vous en trouverez deux exemples : la première porte sur la gestion de l’enherbement : « Regards croisés de maraîchers et partage de savoirs sur des pratiques de gestion des adventices sans recours aux herbicides. »
la seconde est issue d’un travail conduit auprès des habitants de Matheysine, acheteurs de légumes produits par les maraîchers du territoire, sous forme d’un micro-trottoir.
L’ensemble des vidéos réalisées sur les 3 territoires approche une quarantaine. Elles sont en libre accès sur une plateforme pilotée par l’ITAB (Institut technique de l’agriculture biologique), en lien ICI
Perspectives
Les vidéos réalisées à ce jour portent principalement sur la gestion de l’enherbement et sur l’approche du travail du sol.
Depuis 2020, le groupe de maraîchers du Sud-Isère a travaillé plus particulièrement sur les enjeux de la ressource en eau et de l’irrigation. Ce travail a notamment reçu l’appui de la CLE (Commission locale de l’eau) Drac-Romanche et un soutien financier d’EDF.